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Le constat

Les filières scientifiques : réalité et besoins face aux enjeux économiques à Madagascar.

La réalité économique

Madagascar est classé comme le dixième pays le plus pauvres au monde, avec 70% de la population a moins de 30 ans et 41% a moins de 15 ans (INSTAT, 2018). 77% de la population de Madagascar vit avec moins de 1.6 € par jour. Aujourd’hui encore, le pays manque encore d’ingénieurs, de techniciens, d’informaticiens et de chercheurs scientifiques capables de mettre en valeur les richesses naturelles du pays.

 

Le système éducatif

Malheureusement, du fait de son extrême dénuement, le système scolaire produit majoritairement des littéraires et autres filières pour lesquelles les jeunes auront le plus grand mal à trouver un débouché. Seulement 22% des élèves sont inscrits en séries scientifiques (MEN, Population lycée 2018)

Les raisons de cette désaffection tiennent essentiellement au manque de moyens : très peu de manuels scolaires disponibles et encore moins d’équipements en état de marche pour faire des travaux pratiques. La Physique, la Chimie ou encore les Sciences Naturelles sont donc enseignées comme la Philosophie, de façon purement théorique et uniquement sous forme de cours magistraux. Les élèves essaient d’apprendre par cœur et personne ne cherche à comprendre comment ce qui est enseigné pourrait servir au développement du pays. De plus, dans tout l’enseignement secondaire, y compris en Terminale, les classes sont très souvent surchargées, avec plus de 50 élèves en moyenne !

 

Besoin de relier l’enseignement scientifique au développement pratique !

D’une part, il y a la créativité manuelle des malgaches (très visible spécialement au niveau de l’artisanat), et en particulier des enfants. Celle-ci réussit à s’exprimer en dépit du dénuement matériel de la plupart des familles : par exemple, en matière d’électricité, quand il y en a, elle se réduit le plus souvent à une ampoule et un interrupteur, et bien sûr, il n’y a pas d’outils à la maison.

Et en plus de cela, l’accès au numérique est encore un enjeu à Madagascar. Uniquement 27% de la population a accès à l’électricité, et moins de 5% de la population a accès à internet, (Banque Mondiale, 2016)

 

D’autre part, il faut faire avec un enseignement scientifique essentiellement théorique, basé sur les programmes français, et utilisant très peu de matériel de travaux pratiques en bon état dans les établissements secondaires, publics et privés. Le constat est le même dans l’enseignement supérieur où l’on peut toutefois noter certaines exceptions : quelques installations pour faire des démonstrations de TP de Chimie, quelques microscopes et du matériel informatique dans de rares lycées. De plus, les professeurs sont surchargés (effectifs et horaires). De fait, ils sont peu motivés pour préparer, en plus, des travaux pratiques; d’ailleurs, lorsqu’ils étaient étudiants, beaucoup n’ont connu que des cours magistraux, sans ne jamais faire aucun TP ! Dans ces conditions, il est très peu probable que les élèves aient un jour l’idée d’appliquer concrètement ce qu’ils ont appris, et qu’ils saisissent des opportunités de développement agricole et/ou industriel en mettant en œuvre la théorie…

Enfin, il faut noter que la plupart des salles de laboratoire ne sont plus fonctionnelles, faute de moyens. Au fil des années, l’usure et la dégradation ont très vite gagné et les équipements, comme les microscopes, ont presque tous disparu, certains enseignants de SVT n’ont jamais eu l’occasion d’utiliser un microscope ! Quant à l’eau, au gaz et à l’électricité, de nombreux laboratoires ne sont plus alimentés depuis bien des années. Dans ces conditions, il est bien difficile d’expérimenter, c’est pourtant la base de tout enseignement scientifique ! 

Formation Merimandroso – Installation photovoltaïque

La priorité des autorités malgaches étant plus généralement centrée sur l’enseignement primaire, nous avons décidé de réagir et de contribuer le mieux possible à un changement de cette situation. Pour cela, nous mettons en place des moyens éducatifs basés sur les nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Enseignement : il s’agit d’une médiathèque électronique que nous installons dans les lycées.


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